Archives de la catégorie nos lecteurs ont aimé

Jeumont : nos lecteurs ont aimé (#90)

LES INSOLENTS

de ANN SCOTT

Thèmes : Bretagne ; solitude ; milieu artistique

Alex est compositrice de musique de films. Elle rompt avec ses relations éphémères intimes et laisse ses amis Margot et Jacques à Paris car elle a besoin de solitude et cherche autre chose que la vie parisienne. Sans la voir, elle loue à distance une maison dans le Finistère, isolée, de confort sommaire, et éloignée de tout commerce. Ses meubles et instruments de musique arrivent enfin. Pour se ravitailler elle fait appel à un taxi et se promène parfois sur la plage. Elle y croise Léo qui revient de Californie après avoir fui Paris où il s’est fait violemment agressé. Léo pense qu’Alex pourrait être la seule personne à le comprendre, lui qui ne se remettra jamais de la violence gratuite qu’on lui a fait subir. Mais Alex ne s’en retourne pas, elle qui a quarante-six ans et lui trente. Fini le délire pour Alex, fini les histoires sans lendemain, les désillusions..

Subtile réflexion sur nos rêves déçus, la solitude, l’absurdité de notre société et critique acerbe des réseaux sociaux.

Evelyne

« Les Insolents » de Ann Scott – Calmann-Lévy – 195 pages – PRIX RENAUDOT 2023

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Jeumont : nos lecteurs ont aimé (#89)

RAPPELEZ-VOUS VOTRE VIE EFFRONTÉE
de Jean HEGLAND

Thèmes : poèmes et vers de Shakespeare ; maladie d’Alzheimer ; couple ; père/fille ; traumatisme

John Wilson, professeur émérite de littérature, grand spécialiste de Shakespeare, est atteint de la maladie d’Alzheimer. Son épouse n’a d’autre choix que de le placer en établissement spécialisé. Il perd tous ses repères. Cependant, il souhaite revoir sa fille Miranda avec qui la relation s’est détériorée au fil du temps, et ce, après un événement bouleversant intervenu à Londres l’année de ses seize ans. Lors de ce voyage en Grande-Bretagne où John devait discourir sur Shakespeare devant un nombreux public, Miranda s’est échappée de leur hôtel et s’est faite agressée sexuellement. La police l’a retrouvée errante et presque inconsciente dans la rue. John, très inquiet de l’absence de sa fille a totalement raté son discours qui devait avoir un retentissement important sur le reste de sa carrière. Miranda, honteuse et effrayée n’a jamais rien révélé. Depuis ils ne se sont plus jamais revus. Jusqu’au jour où, à la demande de l’épouse de John, Miranda se rend auprès de son père pour le revoir une dernière fois…

L’auteure de Dans la forêt et Apaiser nos tempêtes nous livre ici un roman sur la transmission et ce qui nous lie les uns aux autres ponctué par les vers du grand dramaturge britannique.

Evelyne

« Rappelez-vous votre  vie effrontée » de Jean Hegland – Phébus – 384 pages

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Jeumont : nos lecteurs ont aimé (#88)

L’ENRAGÉ
de Sorj CHALANDON

Thèmes : enfance malheureuse ; bagne pour enfants ; violence ; années 30 ; Belle-Ile-en-Mer ; marins-pêcheurs ; bienveillance ; rédemption

Chacun ou presque connaît Belle-Ile-en-Mer comme destination de vacances. Mais peu savent qu’elle abritait autrefois une colonie pénitentiaire pour enfants et adolescents depuis 1902. C’est l’histoire de l’un d’entre eux que nous conte ici l’auteur. Il s’appelle  Jules Bonneau, il a 13 ans. Ses camarades et les surveillants le surnomment La Teigne. C’est lui l’enragé, abandonné par sa mère, son père alcoolique et ses grands-parents. Les brimades, les coups, la faim et la soif, les sévices corporels, tous subissent la violence des surveillants. De cet enfer, cinquante-six d’entre eux s’enfuient un soir d’août 1934 et se dispersent sur l’île. On propose vingt francs aux habitants pour les livrer à la police. Même les touristes se mettent aussi à les rechercher. Sur les 56 fuyards, 55 sont retrouvés. Jules a la chance de tomber sur Ronan, un marin généreux et bienveillant qui le fait passer pour son neveu et l’embauche dans son équipe de pêcheurs de sardine. Ronan et son épouse Sophie (par ailleurs infirmière au centre de détention) essaient d’apprivoiser Jules, empreint de violence et de révolte. Mais dans l’entourage les gens parlent. Le beau-frère de Sophie est trop curieux. Qui ou quoi pourrait encore sauver Jules, surtout après avoir entendu les paroles d’un célèbre poète qui était présent sur l’île à cette période-là et qui a tiré un poème du drame humain vécu par des enfants derrière les murs du bagne.

Un roman bouleversant et déchirant qui ne s’oublie pas. Sorj Chalandon décrit avec ce qu’il y a de plus profond et de plus authentique en lui une terrible histoire teintée d’humanisme et ce, malgré la montée du fascisme qui gronde à cette période de notre histoire.

…me voilà coincé, au nord d’une île de dix-sept kilomètres de long et neuf de large. Les seuls chiffres que j’ai retenus en cours de géographie. Prisonnier de l’océan avec un orphelin de 13 ans qui me prend pour son copain, son père, sa mère, toutes ces épaules qu’il n’a jamais eue

Evelyne

« L’Enragé » de Sorj CHALANDON – Grasset – 416 pages

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Jeumont : nos lecteurs ont aimé (#87)

LORSQUE LE DERNIER ARBRE
de Michael CHRISTIE

Thèmes : Canada ; forêts ; déforestation ; descendance familiale ; roman social et écologique

Un vagabond qui enlève un nourrisson pour le sauver. Une fumerie d’opium où se réfugie le traqueur du vagabond. Une ferme qui offre repas et livres aux plus démunis. Des millions d’arbres abattus. Un menuisier-charpentier qui chute gravement d’un échafaudage. Une femme qui défie les engins coupeurs d’arbres en versant du sucre dans les moteurs. Un Irlandais qui récite des poèmes à la demande d’un magnat du bois. Des érables, des pins majestueux plusieurs fois centenaires. Une île préservée au Canada, et enfin des touristes pour qui la visite de cette île devient essentielle avant que tout ne s’arrête…

Plongez dans cette vaste et intense fresque familiale à tiroirs où chaque personnage compte autant que les cernes qui s’accumulent dans chaque arbre. Une lecture inoubliable.

C’est étrange qu’il suffise d’acheter la terre où un pin d’Oregon de soixante mètres de haut enrobé dans une écorce de trente centimètre est enraciné pour avoir le droit de le détruire à jamais. Et le plus étrange, c’est qu’il n’y a personne pour vous en empêcher

Evelyne

« Lorsque le dernier arbre » de Michael CHRISTIE – Albin Michel – 589 pages

 

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Jeumont : nos lecteurs ont aimé (#86)

CINQ PETITS INDIENS
de Michelle GOOD

Thèmes : peuple indien ; identité ; école religieuse ; abus

En Colombie britannique, dans les années 60, cinq enfants de la communauté indienne sont enlevés à leur famille par les autorités de l’époque, religieuse et politique, avec l’accord du gouvernement canadien. L’objectif étant de les « civiliser » pour annihiler leur culture et leur langue. Ils ont été abusés et maltraités, beaucoup sont morts ou disparus. C’est l’histoire de 5 d’entre eux que l’autrice raconte dans ce roman choral. Agés de 6 à 16 ans, Maisie, Clara, Lucy, Kenny et Howie vivent ou survivent à Vancouver entre prostitution, drogue et petits boulots…                                                                                       
Un roman poignant écrit par Michelle Good dont la mère a elle-même vécu l’enfer dans l’une de ces écoles.

Ma mère m’a saisi par la main et s’est précipitée vers la porte de derrière, mais l’homme avait déjà bondi sur elle. Elle est tombée tandis que le policier m’attrapait puis me hissait sur son épaule avant de se diriger vers la porte. Ma mère s’est élancée derrière lui, alors que ma tante implorait le prêtre qui marchait vers la voiture. Il m’a fait asseoir sur la banquette arrière, et aussitôt le prêtre s’est glissé à côté de moi, formant un mur entre ma mère et moi.

Evelyne

« Cinq Petits Indiens » de Michelle GOOD – Editions du Seuil – 347 pages

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Jeumont : nos lecteurs ont aimé (#85)

LE CRÉPUSCULE DES LICORNES
de Julie GIRARD

Thèmes : New-York ; start-up ; journaliste ; musique ; physique quantique ; économie mondiale (premier roman)

Journaliste de presse spécialisée en nouvelles technologies et chargée des questions éthiques, Eleonore est mariée à Zack, créateur de start-up, celles qu’on appelle des « licornes », entreprises évaluées à plus de 1 milliard de dollars. Ensemble ils ont une petite fille, Zoé.
Eleonore a grandi en France dans les Alpes puis a migré aux Etats-Unis. Elle est nostalgique de son premier grand amour, Victor, un pianiste de renommée internationale et pense à lui quand rien ne va dans son couple. Zack est investi à plein temps dans son travail, c’est un jeune loup ambitieux capable de tout pour valoriser son ego. Pour les besoins d’un article sur la physique quantique, Eleonore rencontre Juergen, un physicien âgé et désabusé par le vide de son existence et les requins économistes qui l’entourent. Ce dernier a mis au point une puce à implanter dans le cerveau humain pour révolutionner les modes de pensées. Zack est sur la liste des implantés…
Tout va très vite dans ce milieu new-yorkais bouillonnant, les personnage pensent avoir une prise sur ce qui les entoure, comme le monde culturel, le milieu scientifique, leur amis, mais en réalité tout paraît surfait et superficiel. Dans ce monde aseptisé, Eleonore lutte malgré elle pour fuir cet univers.

Sur Instagram et Tik Tok, la première nécessité en dehors des seins siliconés, était le luxe. Et il n’y avait pas que les prix des sacs Chanel et des prothèses mammaires qui s’envolaient, le nombre d’influenceurs aussi. Le taux de chômage atteignait des records. A défaut d’emploi, les chômeurs passaient le plus clair de leur temps sur les réseaux sociaux. Le nombre de micro-entrepreneurs explosait. La plupart finissaient livreurs chez Amazon mais, entre-temps, ils tentaient le tout pour le tout.

Evelyne

« Le Crépuscule des licornes » de Julie GIRARD – Gallimard – 283 pages

 

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Jeumont : nos lecteurs ont aimé (#84)

CECI N’EST PAS UN FAIT DIVERS
de Philippe BESSON

Au téléphone, un jeune homme de 19 ans apprend par Léa, sa petite sœur de 13 ans, que leur père vient de tuer leur mère. Aussitôt il se rend sur les lieux du drame à Blanquefort en Gironde où les gendarmes, prévenus, prennent l’affaire en mains. Alors que le frère et la sœur affrontent une immense peine, des questions vont surgir.  D’infimes détails reviennent en mémoire et le fils s’interroge. Personne n’a rien vu venir ? Léa, qui a assisté au drame est totalement traumatisée. Cependant, alors que son frère éprouve une haine absolue envers son père, Léa est plus partagée. Son père reste son père, même s’il a tué sa mère. Et comment survivre après cette perte ? Comment affronter la vie quotidienne, le regard des autres ? Ce drame épouvantable, en écho avec l’actualité, décrit avec minutie le mécanisme implacable d’un homme jaloux amené à commettre l’irréparable sur son épouse.

Et c’est ainsi que j’ai fini par comprendre que mon père n’était pas seulement un être terrifié à l’idée d’être abandonné et qui compensait par de la rage, il était aussi, peut-être avant tout, ce qu’on nomme un pervers narcissique.

Evelyne

« Ceci n’est pas un fait divers » de Philippe BESSON – Julliard – 203 pages

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Jeumont: nos lecteurs ont aimé (#83)

MON ACROBATE
de Cécile PIVOT

Thèmes : parents/enfant ; deuil ; reconstruction

Comment accepter l’inacceptable ? Un drame absolu est à l’origine de la séparation du couple que forment Izia et Etienne. Leur fille Zoé, 8 ans, est morte dans des circonstances dramatiques (renversée et tuée par un chauffard ivre). Depuis, Etienne, prof de philosophie, quitte l’appartement parisien pour la campagne marseillaise et Izia se réfugie dans la chambre de sa fille en proie aux souvenirs et à une incommensurable tristesse. Puis un jour en écoutant distraitement une émission de radio où un auditeur confie qu’après la mort d’un être cher, le plus difficile a été de vider l’appartement, Izia se découvre un projet. Elle qui était illustratrice pour une maison d’édition décide de proposer ses services à des gens qui ont besoin d’être conseillés pour débarrasser le domicile de leur défunt. Le bouche à oreilles fonctionne, les clients se succèdent, si bien qu’elle doit embaucher Samuel, un jeune homme curieux et un peu décalé. Très vite ils rencontrent toutes sortes de gens, les plus inattendus dans ces circonstances. Plus le temps passe, et plus Izia se rend compte que les souvenirs de Zoé s’effacent petit à petit et alors qu’elle a toujours fui la pitié des autres, elle aspire au lent travail de reconstruction qui commence enfin et comprend qu’elle doit prendre ses distances avec les morts.

Cécile Pivot nous livre ici une histoire profondément triste, bouleversante et émouvante.

La mort et l’oubli s’installaient peu à peu dans la chambre de Zoé et je n’y pouvais rien. Ils salissaient tout, n’avaient aucune pitié. Ils ne me laisseraient pas faire. Ils finiraient par transformer sa chambre en mausolée.

Evelyne

« Mon acrobate » de Cécile PIVOT – Calmann-Lévy – 251 pages

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Jeumont : nos lecteurs ont aimé (#82)

LES MARES-NOIRES
de Jonathan GAUDET

Thèmes : Québec ; centrale nucléaire ; accident ; mère/fille

Les Mares-Noires, c’est le nom d’un village québécois jadis habité par les Indiens. Désormais les habitants vivent dans cette zone, polluée par les nombreuses usines, dont une centrale nucléaire nouvellement implantée. Une jeune mère entend un jour à la radio qu’une explosion s’y est produite. Affolée, elle tente d’en apprendre davantage en téléphonant, mais on lui signifie que son mari est bloqué avec son équipe au cœur de la centrale dans un endroit sensible. Elle hurle, dévastée, et son cri résonne dans la forêt… Elle reste seule avec son bébé…

Plus tard, Catherine a refait sa vie et le bébé est devenue une adolescente rebelle et arrogante. Le drame survenu il y a treize ans semble éloigné et pourtant des ombres planent encore, faisant éclater les silences et les secrets.

Peu d’actions pour ce roman noir inhabituel, à l’atmosphère très pesante où la nature domine et enveloppe les drames humains. Mais le lecteur ira de surprise en surprise et aura peut-être un indice en lisant le tout début de l’histoire.

Evelyne

« Les Mares-Noires » de Jonathan GAUDET – Belfond – 176 pages

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Jeumont : « nos lecteurs ont aimé » (#81)

« Le monde après nous »
de Rumaan ALAM

Thèmes : couples ; différences ; nature ; peur ; monde

Un couple blanc de la classe américaine moyenne, Amanda et Clay, passe ses vacances dans une luxueuse villa de Long Island. Archie, leur adolescent et Rose, leur fille de 13 ans profitent avec leurs parents de la superbe piscine et de la nature environnante peuplée d’animaux sauvages. Merci Airbnb !     Une fois leurs affaires rangées, le frigo rempli à ras-bord de nourriture et leur repas partagé, chacun se retrouve avec ses pensées et ses instincts pas toujours avouables. Le deuxième jour des vacances, quand on frappe à leur porte, ils ouvrent avec méfiance et sont stupéfaits d’apprendre que de sont les riches propriétaires noirs de la villa qui ont fui leur appartement new-yorkais à cause du black-out. D’ailleurs tout le monde déplore l’absence totale de communication via la télé et Internet. Leurs téléphones portables ne sont plus d’aucune utilité. Clay et Amanda accueillent -ou se sentent obligés d’accueillir- le couple qui vient les importuner, mais ont-ils le choix ? Alors qu’une cohabitation improbable se met en place, un Bruit énorme et inquiétant retentit à l’extérieur, peut-être une bombe ? Mais personne n’en sait rien et la tension monte d’un cran.

L’auteur nous livre une étude de mœurs au scalpel de quatre adultes et deux adolescents que tout oppose et qui pourtant vont devoir s’unir quand les évènements inquiétants  s’enchaînent. Un huis-clos qui ne laissera aucun repos au lecteur.

Évidemment, ils n’avaient jamais entendu rien de tel. On n’entendait pas ce genre de bruit, on le vivait, on le subissait, on y survivait, on en était témoin. On pouvait raisonnablement affirmer que leurs vies s’étaient scindées en deux : la période d’avant le Bruit, et la période d’après. C’était un bruit, mais aussi une confirmation. Il s’était passé quelque chose, quelque chose se produisait, c’était en cours, ce Bruit était la confirmation tout en demeurant un mystère.

« Le monde après nous » de Rumaan ALAM – Seuil – 297 pages

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